Pourquoi reproduire une roulettes de datation obstétricale sur la base symbolique du cycle lunaires ?

 

 

 

La roulette de datation produite par l’association des sages-femmes accoucheuses extrahospitalières de Suisse romande (ESF) s’inspire de celle produite et offerte gracieusement par la maison Vifor International durant de dernier demi-siècle jusqu’à la fin des années nonantes. 

Cette reproduction d’objet de mesure obstétricale est de 10 cm de diamètre (vs 7,5 cm pour Vifor). Elle est également en aluminium et le calcul se base comme précédemment sur la moyenne des cycles féminins standards (30 jours) qui sont apparentés à la moyenne des cycles de la Lune autour de la Terre (29,6 jours) et non sur le calendrier civil qui est basé sur le cycle de la Terre autour du Soleil (365 jours). 

 

L’ovulation (voir le 15e jour encerclé sur la roulette) correspond au dernier jour de glaire abondante appelé « jour sommet » dans les méthodes d’auto-observations pour autant qu’il soit suivi de 4 jours de sécheresse vaginale. Cette précision de calcul de terme est toujours appliquée pour les femmes qui pratiquent l’observation Billings ou les méthodes d’observation sympto-thermique telles que le C.L.E.R. (France), Sympto (Suisse), Camen (Italie) ou Rötzer (Allemagne et Autriche).

 

Cette mesure obstétricale basée sur les cycles biologiques féminins est scientifiquement défendable, ce qui n’est pas le cas des roulettes publicitaires (en carton ou plastique) proposées depuis le début des années 2000 par les nouvelles entreprises de laboratoires pharmaceutiques. Certaines roulettes sont illustrées par de la publicité de médicaments administrés notamment pour les provocations lors de dépassement de terme. 

 

Comme le calcul des 280 jours de grossesse est basé sur le calendrier civil, la date du terme est mathématiquement raccourcie de 4 à 6 jours par rapport aux cycles féminins basés sur une moyenne invariable de 30 jours.

Cette nouvelle façon de calculer le terme des grossesses a fait exploser les déclanchements d’accouchements de plus de 25 % depuis bientôt 20 ans et par conséquent, le nombres de césariennes dont l’indication est identifiée par un « échec de provocation ».

 

Ce « calcul du contrôle des ventres » a but principalement organisationnel des équipes médicales a détruit le vécu de nombreuses parturientes qui se sont vu modifier le terme de leur grossesse au passage du millénaire sur la base du calendrier civil entre roulettes et ordinateurs échographiques mis en corrélation et réciproquement.

 

De plus en plus de femmes a qui « on ne l’y reprendrait pas » ont commencé à donner des dates de dernières règles avec une semaine plus tardive aux échographes, afin d’éviter ce genre de traumatisme et se sont vues récompensées par leur mensonge. 

 

Ces attitudes « de cause à effet » entre médecins et futures mères nous ont semblées suffisamment malsaines et irrespectueuses tant dans les compétences des un-e-s comme des autres et ceci nous a poussé, sur la base de plusieurs arguments, à recréer les roulettes en aluminium selon le modèle Vifor. 

 

 

 A savoir :

 

- Que les roulettes en aluminium de la maison Vifor étaient LA ROULETTE DE RÉFÉRENDE, utilisées et recommandées dans toute la Suisse jusqu'en 1999 par les hôpitaux dont les HUG et le CHUV, les médecins et remises à l’obtention du diplôme dans les écoles de sages-femmes, 

- Que le constat de la détérioration de l’aboutissement des accouchements par des césariennes suite de provocation interroge, car l’indication n’auraient pas été justifiées à l’époque de l’utilisation des roulettes Vifor.

- Qu’il est légitime de remettre en question la distribution de roulettes obstétricales par des laboratoires qui fabriquent des produits d'induction d'accouchement, notamment si ces roulettes réduisent la date du terme de quelques jours. Cela soulève des préoccupations sur le plan éthique et pourrait influencer les décisions médicales d'une manière qui n'est pas toujours dans le meilleur intérêt des parturientes. Idéalement, les outils de datation utilisés en obstétrique devraient être indépendants des intérêts commerciaux et viser avant tout la précision et la personnalisation des soins, afin de garantir que chaque femme bénéficie de la prise en charge la plus adaptée à sa situation.

- Qu’en France voisine, les professionnels en obstétrique calculent la date du terme à 41 semaines d’aménorrhée, soit une semaine de plus qu’en Suisse. 

- Que l’étude de Mittendorf, R. et al 1, nous apprend que les primipares accouchent physiologiquement une semaine après terme et qu’il serait bon d’en tenir compte.

 

 

Bilan : 

 

Soit les femmes continuent à berner les médecins quant à la date de leurs dernières règles, soit les femmes font leur suivi de grossesse avec une sage-femme ou un médecin qui est sensible à cette cause, soit elles vont accoucher en France si elles veulent se donner les moyens de diminuer les risques de subir une césarienne pour échec de provocation.  

 

Merci pour l’intérêt que vous portez à notre soutien et à la défense des intérêts des mères et des bébés.

 

La roulette est un instrument de mesure durable. Il coûte CHF 50.- et CHF 35.- à partir de 3 pièces commandées en écrivant par courrier ou par mail à l’adresse de l’association ESF.

 

 

Evelyne Moreillon Delachaux

  

1 Mittendorf, R. et al., "The length of uncomplicated human gestation," OB/GYN, Vol. 75, No., 6 June, 1990, pp. 907-932